La route des champions et des jeunes talents

Qui pour succéder au colombien Egan Bernal vainqueur l’an passé d’une Route d’Occitanie-La Dépêche du Midi au cru exceptionnel ? Ils sont quelques uns parmi les 20 équipes sur la ligne de départ à Cazouls-les-Béziers à prétendre à la victoire finale. Le tout récent vainqueur du Tour d’Italie ne défendant pas son titre en Occitanie, la 45e édition de l’épreuve s’annonce très ouverte. Alors qui pour partir à la conquête du maillot corail sur les pentes menant au Mourtis ou sur le chemin des châteaux Cathares ?

Malgré son abandon lors du dernier Giro, l’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour de France 2019 Giulio Ciccone (Trek-Segafredo) apparaît comme un des favoris de la course, au même titre qu’Oscar Rodriguez (Astana-Premier Tech) très en vue sur le Mont-Ventoux dénivelé challenge qu’il vient d’achever à la deuxième place. Son homonyme de l’équipe Total Direct Energie, Cristian Rodriguez pourrait bien créer la surprise. Vainqueur du Tour du Rwanda, il sera le leader de l’équipe vendéenne, dernière formation française à s’être imposée au classement général sur la Route d’Occitanie-La Dépêche du Midi avec Thomas Voeckler en 2013. Ce sera sans compter sur des outsiders comme Jesus Herrada (Cofidis) vainqueur à Payolle en 2014, qui pourra compter sur Nicolas Edet (3e en 2016) ou encore Daniel Navarro (Burgos-BH) dauphin d’Alejandro Valverde en 2018.

Oscar Rodriguez en 2019 passant en tête au sommet du Port de Balès. © Aubin Lipke / Route d’Occitanie

Quelques sprinteurs figurent également au sein des têtes d’affiches, avec parmi eux le champion de France Arnaud Démare (Groupama-FDJ). Meilleur sprinteur du Giro 2020 et tout frais vainqueur des Boucles de la Mayenne, le Picard va pouvoir rôder son train en vue du Tour de France sur les routes menant à Lacaune ou encore à Auch, où il pourra défendre son invincibilité en terre gersoise après ses deux succès en Astarac à Clermont-Pouyguillès (2016 et 2019). Il devra se méfier cependant de quelques outsiders au premier rang desquels Magnus Cort-Nielsen (EF Education – Nippo) qui a déjà connu le succès en terre occitane en s’imposant sur le Tour de France 2018 à Carcassonne ou encore Eduard-Michael Grosu (Delko). Il faudra pour cela se défaire des baroudeurs qui ne manqueront pas de tenter leur chance, à l’image du collectif des équipes B&B Hôtels-KTM (où l’on attend beaucoup du tout jeune Alan Boileau, triple vainqueur d’étape sur le Tour du Rwanda), ou encore des équipes continentales comme St-Michel Auber 93 (où l’on retrouve Flavien Maurelet qui a brillé chez les espoirs sous le maillot du GSC Blagnac), Xéliss-Roubaix-Lille Métropole ou encore Bike-Aid où Nikodemus Höller aura à cœur d’entraîner ses équipiers à l’offensive comme en 2019.

La Route d’Occitanie – La Dépêche du Midi a toujours été une épreuve révélatrice de jeunes talents. Du côté des sprinteurs, on gardera ainsi un oeil sur Orluis Aular (Caja Rural Seguros), jeune coureur vénézuélien qui a signé une 2e place sur une étape de la Ruta del Sol et qui emmènera l’équipe espagnole cette année. On pense aussi à Clément Champoussin (AG2R Citroën), plutôt dans le registre de la montagne qui sort d’un Giro compliqué mais qui aura de l’énergie à revendre. Son pedigree est déjà intéressant : 2e de l’Ardèche Classic puis 4e du Trophée Laigueglia cet hiver, il connaît bien le coin puisqu’il avait terminé 3e de la Ronde de l’Isard 2019.

Arnaud Démare en 2019 à Clermont-Pouyguillès. © Aubin Lipke / Route d’Occitanie

Côté français, il faudra avoir un œil sur Élie Gesbert (Arkéa Samsic) qui revient de blessure et qui fut étincelant sur le Tour d’Algarve cette année mais aussi sur des coureurs qui ont déjà brillé sur la Route d’Occitanie en terminant dans le top 5 final comme Stéphane Rossetto (St Michel Auber 93) qui termina 4e en 2015 et Tony Gallopin (AG2R Citroën) 4e en 2019 et on surveillera également le jeune Alex Zingle, fer de lance de l’équipe de France. Les couleurs de l’Occitanie seront également présente sur cette 45e édition. Le limouxin au passeport britannique Simon Carr (EF Education Nippo) voudra confirmer sa jolie 8e place au Mont-Ventoux dénivelé challenge mardi dernier et espère bien faire parler ses qualités de grimpeur puncheur pour la première fois dans une région qui lui est chère. Deux autres occitans répondent présent au départ de l’épreuve. Leur point commun ? Ils ont animé la Vuelta en 2016 en emportant chacun cette année-là un succès d’étape. D’un côté l’aveyronnais Alexandre Géniez (Total Direct Energie), 2e de la course en 2010 et de l’autre, Lilian Calméjane (AG2R Citroën) meilleur grimpeur de l’édition 2020. En ce qui concerne ce dernier et comme un clin d’œil, il portera en digne tarnais le dossard 81 pour son retour à la compétition après un accident domestique. Grand animateur de l’épreuve l’an dernier, il ne serait pas étonnant de le voir à nouveau à l’avant de la course avec, pourquoi pas, un premier succès d’étape sur l’épreuve chère à Francis Auriac ? A suivre…

Dossard 81 dans le dos, sous les couleurs de son ancienne équipe, le Tarnais avait ramené le maillot à pois de meilleur grimpeur en 2020. © Aubin Lipke / Route d’Occitanie